NASERODDIN SHAH

NASERODDIN SHAH
NASERODDIN SHAH

N SERODDIN SH H (1831-1896)

Quatrième souverain de la Perse q dj r, N seroddin Sh h (qui régna de 1848 à 1896) était le fils de Mohammad Sh h qui, durant la plus grande partie de son règne (1834-1848), avait laissé gouverner son vizir autocrate H dji Mirz q si. Bien qu’ayant hérité très jeune d’une situation politique et socio-économique très défavorable, il parvint, grâce à l’action de son remarquable vizir Mirz Taqi Kh n Amir Nez m (Amir Kabir), à s’assurer le pouvoir, à rétablir l’ordre et à entreprendre des réformes (finances, fiscalité, justice, armée, enseignement, économie). Mais ces réformes et la lutte contre la corruption et les privilèges attirèrent à Amir Kabir l’opposition de certains uléma et une foule d’ennemis à la cour; une faction groupée autour de la puissante reine mère provoqua sa destitution (nov. 1851), puis son exécution (janv. 1852). Mirz q Kh n Nuri, un des principaux artisans de sa chute, lui succéda comme vizir. Obligé de louvoyer entre les intrigues courtisanes (manigancées par la favorite) et les pressions russe et anglaise sur la politique persane, celui-ci entreprit, après Fath ‘Ali Sh h et Mohammad Sh h, la conquête de Hérat, qui se solda de nouveau par un échec, et entraîna la rupture des relations diplomatiques et le conflit anglo-persan de 1856-1857. Le débarquement d’un corps expéditionnaire de l’armée des Indes dans le golfe Persique fit lâcher prise aux Persans, qui s’étaient emparés de Hérat. Par le traité de Paris (mars 1857), la Perse se voyait obligée de reconnaître l’indépendance de l’Afghanistan.

Ayant destitué son vizir (1858), N seroddin Sh h entreprit de gouverner lui-même et constitua le premier cabinet ministériel persan (1858-1871), qui avait un rôle surtout consultatif. Puis, ne pouvant gouverner seul, il dut confier à un vizir, Mirz Hoseyn Kh n Sepahs l r (1871-1873), le soin de réformer l’État. Mais les initiatives de celui-ci se heurtèrent à nouveau aux factions courtisanes. De plus, sa politique de renforcement de l’État sur le modèle européen et de concessions à des financiers occidentaux développa la corruption et renouvela l’opposition des uléma. Cette opposition s’accrut considérablement après les voyages dispendieux du Sh h en Europe (1873, 1878, 1889).

Malgré les efforts de modernisation (création du D r al-fonun, sorte d’école polytechnique, en 1851; introduction progressive du télégraphe dans les années 1860; ouverture de la rivière K run à la navigation à vapeur en 1888; construction de routes au nord par les Russes, au centre et au sud par les Anglais à partir des années 1890), le pays reste arriéré. De plus, le redressement économique relatif noté depuis le début des années 1860 est arrêté par diverses calamités ou circonstances néfastes: la fréquence des épidémies de choléra, qui s’accroît avec la plus grande rapidité de déplacements des personnes; la muscardine, maladie du vers à soie, qui réduit considérablement la production séricole; la dévaluation de l’argent (métal) à la fin des années 1860; la chute des prix mondiaux des matières premières dans les années 1870; la série de périodes de sécheresse qui eut pour résultat la grande famine de 1872. Tous ces facteurs contribuent à affaiblir l’économie de la Perse et à la livrer aux mains des étrangers.

Alors qu’il avait pu paraître relativement éclairé et libéral dans la première partie de son règne, N seroddin Sh h s’effraie de la pénétration des idées nouvelles et est alarmé par l’échec de la tentative d’instauration d’un régime constitutionnel en Turquie (1876). Des réformistes tels que Mirz Hoseyn Kh n Sepahs l r A’zam, Mirz Malkom Kh n et Djam loddin Asad b di «al-Afgh ni» tenteront vainement de le persuader d’introduire des réformes. Avec les concessions accordées à des hommes d’affaires occidentaux lors du voyage de 1889, l’agitation monte. Entretenue par les uléma, elle aboutit à la révolte contre la concession du monopole des tabacs persans à un sujet britannique (1891-1892). L’association marchands-uléma obtient l’annulation de la concession (contre paiement d’un lourd dédit); c’est le premier recul important du pouvoir q dj r devant les forces d’opposition. Alors que N seroddin Sh h s’apprêtait à fêter le jubilé de son règne (cinquante années lunaires), il fut assassiné par un disciple de Djam loddin al-Afgh ni (1er mai 1896).

En dépit de ses aspects rétrogrades, le règne de N seroddin Sh h ne fut pas entièrement négatif pour la Perse qui — malgré l’inévitable avance russe en Asie centrale (conquête définitive jusqu’au Turkménistan) et la pression anglaise sur le golfe Persique et à l’est (délimitation des frontières du Sist n-Balutchist n) — conserva une intégrité territoriale relative. Bien que motivées surtout par des intérêts personnels, certaines initiatives intéressantes furent prises dans les domaines de la prospection des ressources minières (celle du pétrole, entre autres) ou des réformes militaires. Mais le manque d’unité de la société persane, l’archaïsme du système financier et administratif, la rivalité des Russes, des Anglais et autres Européens dans la course aux concessions, la corruption et l’avidité des parties concernées et l’opposition systématique des uléma à la modernisation firent échouer la plupart des tentatives de développement économique. La seule réforme efficace fut la création de la brigade de cosaques sous contrôle tsariste, en 1879; cette force militaire servit surtout à la répression contre les opposants au régime sous les successeurs de N seroddin Sh h. Au début du règne, le mouvement des partisans du b b fut réprimé avec une extrême violence (1849-1852). La fermentation des idées durant les dernières années (1890-1896) prépara la révolution constitutionnelle de 1905-1911.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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